Le temps d’un été

Quelque temps avant de partir en vacances, j’ai vu le très beau film québécois « Le temps d’un été ». Un scénario de Marie Vien et une réalisation de Louise Archambault (elle a aussi réalisé le film Il pleuvait des oiseaux). Peut-être que certains et certaines d’entre vous ont déjà eu la chance de le voir. Pour les autres, nous allons faire le nécessaire pour pouvoir le présenter en paroisse dès que possible. Ce film raconte l’histoire d’un jeune prêtre, Marc, qui porte à bout de bras, avec sa fidèle complice sœur Monique, une église qui sert principalement de refuge aux personnes en situation d’itinérance et dont les réparations coûteuses se multiplient.

Contre toute attente, il se retrouve face à la possibilité de faire quelque chose pour une partie d’entre eux.

Quelque chose d’un peu fou, d’audacieux. Il est en mesure de leur offrir des vacances !

C’est donc en Gaspésie, dans un décor magnifique que cette « famille » de personnes sans-abris aux histoires de vie unique et touchante va devoir cohabiter et apprendre à se faire confiance. Comme spectateur, on découvre l’histoire de la plupart des personnages et on comprend davantage la situation dans laquelle ils vivent. Nous touchons du doigt et du cœur le besoin de porter un tout autre regard sur ces personnes dont nous ne savons rien à prime abord. La nécessité de dépasser nos idées préconçues, non préjugés, nos peurs et nos inconforts au quotidien. Pendant le visionnement du film, je me suis rappelé le jour où en me rendant au guichet automatique, j’ai croisé un homme assis sur le sol, à qui je n’ai même pas pris la peine de dire bonjour. Pourquoi donc ?

Je ne vais pas tout vous raconter du film mais je dirais qu’il est une illustration fort pertinente de tout ce que l’on discute depuis le début du Synode autour de l’idée d’une église renouvelée et de tout ce que le discours officiel du Pape préconise. S’occuper et tenir compte davantage des personnes démunies, favoriser une église en sortie, aller à la rencontre des personnes en périphéries.

C’est exactement ce que fait le personnage de Marc dans le film. Il sort de son église de béton et en ruine et la laisse vivre à travers cette expérience de communauté toute particulière… le temps d’un été.

Mais combien de choses se passent au cours de cet été ! Deuils, réconciliation, pardon, accueil, rencontre, libération, collaboration, compassion, bienveillance, peine, lâcher prise, confiance, d’abandon et d’espoir. Il se passe la vie.

La lumière est partout dans ce film. Dans les images bien sûr mais aussi dans les propos et dans la trame narrative de cette belle histoire d’humanité avec un grand H, dans cette belle histoire d’église avec un grand E.

 

Louise Blais, coordonnatrice des activités pastorale et paroissiales