Jésus, un féministe !
Nous sommes vendredi soir, le 14 octobre. À quelques minutes de l’arrivée du Père Michel Proulx pour la conférence sur l’évangile de Luc. Une trentaine de personnes s’installent dans la nef avec l’esprit et les oreilles bien ouvertes! Quelques nouveaux visages s’ajoutent à l’assemblée dont la plupart était présents l’an dernier pour une conférence sur l’évangile de Marc. C’est stimulant de se donner ce genre de rendez-vous. Voici en quelques mots les propos entendus lors de cette soirée.
Dans sa très vivante présentation de l’évangile de Luc, l’auteur et bibliste Michel Proulx parle des thèmes principaux autour desquels s’articule le texte de l’évangile. Il est question de l’Esprit Saint, de l’Aujourd’hui du salut, de la joie, de la miséricorde, de la valorisation de la pauvreté et du lien avec… les femmes.
Selon la tradition juive, il était recommandé de brûler les textes de la parole de Dieu plutôt que de la livrer aux femmes ! Dans ce contexte, chaque fois que Jésus a placé les femmes au cœur de son ministère, qu’il les a accueillies comme disciples ou qu’il les a mises en scène dans ses enseignements et paraboles, il posait un geste révolutionnaire. Il prenait position. Il affirmait.
Plusieurs passages bibliques témoignent de cette conviction de Jésus sur la place des femmes. L’un d’eux se trouve dans le récit de Marthe et Marie (Lc 10, 38-42). En plaçant Marie assise parterre dans la position d’une personne qui étudie les textes, l’image est déjà forte de sens. Mais en plus, Jésus va plus loin en disant qu’elle a choisi la meilleure part. Ce qui revient à dire qu’il encourage et endosse la participation active des femmes dans la connaissance et l’étude des écritures.
Aussi, chez Luc, l’annonciation est d’abord faite à une femme (chez Matthieu, l’annonciation est faite par songe à Joseph). À la fin du ministère de Jésus, ce sont les femmes qui sont les premières à croire en la résurrection et à partager leur expérience.
Dans l’évangile de Luc, les femmes sont au centre de plusieurs récits. Elles y ont un rôle de premier plan. Quand l’homme est là, la femme aussi. Comme par exemple, dans le récit annonçant la naissance de Jean Baptiste. L’importance de la représentation égalitaire entre homme et femme est présente également dans le cantique de Zacharie et le magnificat de Marie.
Selon le texte de l’évangile de Luc, Jésus n’hésite pas à utiliser la femme comme image représentant son ministère. C’est le cas notamment dans le récit (unique chez Luc) de la pièce retrouvée au chapitre 15 versets 8 à 10.
Cette parabole qui s’insère entre celle de la brebis retrouvée et du fils retrouvé parle de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Dans le récit de la pièce retrouvée, c’est une femme qui illustre la miséricorde de Dieu.
Comme le mentionnait M. Proulx lors de sa conférence, à nous d’en tirer les conclusions qui s’imposent!
Jésus a reconnu la place des femmes à part entière. Elles ont fait route avec lui. Elles ont partagé son quotidien et son enseignement. Elles ont été disciples. Elles ont été aussi apôtres sans cependant en avoir le titre officiel en raison du contexte social de l’époque.
La question avec laquelle je vous laisse méditer est la suivante : Quelle serait la position de Jésus aujourd’hui ? Jusqu’où se déploierait sa fibre féministe ?
Louise Blais, coordonnatrice des activités paroissiales et pastorales