Christ est ressuscité ! Alléluia !

Depuis que j’ai souvenir de la fête de la Résurrection du Seigneur, la fête de cette année a pris plus d’importance que jamais. Les événements qui ont peuplé l’actualité ces dernières années nous rappellent avec acuité le « douloureux chemin de croix » que notre humanité a marché dans les souffrances et dans la peine. Personne ne peut ignorer ce que la pandémie a provoqué sur toute la terre. Chez nous, malgré tous les efforts et les précautions prises pour endiguer les effets pervers de la COVID 19, nous subissons toujours les effets collatéraux de cette sournoise maladie. L’abominable guerre d’agression en Ukraine est venue rajouter une dose d’horreur aux différents conflits qui ensanglantent notre terre. Pourtant, nous nous sentons épuisés, fatigués par les mesures sanitaires qui ont été mises en place pour notre santé et notre sécurité collective.

Pour nous, chrétiens et chrétiennes, le temps du Carême aura été un moment privilégié pour apprendre à nous réconcilier avec Dieu qui veut se faire proche de nous et nous accueillir dans sa tendresse et sa miséricorde à la manière du fils prodigue. Cette année, grâce à Dieu, le déconfinement progressif et l’ouverture de nos lieux de culte nous permettront de déployer dans toute sa richesse la liturgie du Triduum pascal.

La célébration de la messe de la Cène du Seigneur est une longue liturgie qui culminera par celle de la Veillée pascale. Cette veillée célèbre la venue et le passage de Dieu dans la nuit du monde et des cœurs. Cette veillée, saint Augustin l’appelait « la mère de toutes les veillées ». Elle rappelle comment Dieu, par l’intervention de Moïse, est venu libérer son peuple de l’esclavage subi en Égypte. Mais elle rappelle de manière encore plus éloquente l’envoi de son Fils Jésus sur notre terre. Il est venu, a souffert la passion, est mort et est ressuscité pour être à jamais « la lumière du monde ». Cette veillée rappelle et proclame enfin la venue du Christ à la fin des temps. Pour nous qui sommes ses disciples, il y a motif de nous réjouir et d’être dans l’allégresse. Nous étions plongés dans les ténèbres de la mort; avec le Christ ressuscité, nous sommes maintenant, comme lui, vivant de son « matin de gloire ».

Que le Seigneur ressuscité, qui fait de nous des fils et des filles de lumière, nous procure cette joie du matin de Pâques qui vient réchauffer notre cœur, cette joie que nul ne peut nous enlever.

 

Richard Saint-Louis, prêtre curé