536 : Quand on se compare, on se console!
Après 22 mois de pandémie, trois séquences de confinement et déconfinement, cinq vagues et un trio (ou pas) de doses vaccinales, comment allez-vous ?
Avec d’abord l’ouverture des restaurants (je m’incline devant la résilience des restaurateurs), puis ensuite l’ouverture des lieux de culte, que le premier ministre François Legault reconnaît comme un service essentiel pour une partie de la population, nous pouvons espérer retrouver peu à peu (encore une fois) un semblant de vie normale.
La situation actuelle est bien évidemment difficile pour tout le monde. Règles sanitaires, passeport vaccinal, réduction des contacts physiques à une bulle, deux bulles, avec masque, distanciation d’un mètre, de deux mètres, loisirs limités en groupes ou en solo, interdiction de rassemblements. Personnellement, je n’aurais rien contre le couvre-feu et la fermeture des commerces le dimanche une fois la pandémie terminée.
Nous ne sommes pas tous égaux devant les répercussions que tout cela a dans la vie. Je compatis, entre autres, avec les personnes qui ne peuvent recevoir les soins médicaux dans des délais respectables, avec les familles qui doivent jongler avec le télétravail et l’école à la maison et les personnes âgées privées d’une nécessaire proximité avec leurs enfants et petits-enfants. Ce n’est pas la première pandémie de l’histoire et ce n’est sûrement pas la dernière si l’on en croit les prévisions des scientifiques et par les traces du passé de notre histoire commune.
Quand on regarde dans le rétroviseur de l’histoire, les situations auxquelles les humains ont dû faire face n’ont rien à voir avec notre défi covidien. Je vous rappelle en quelques mots l’année 536 ! Eh oui, vous avez bien lu.
Cette année 536 pourrait remporter à juste titre celui de « pire année de l’histoire » selon l’historien Laurent Turcot. Voici pourquoi. Une ou deux violentes éruptions volcaniques ont dégagé une si forte quantité de poussière que l’ensemble du globe n’a pas vu le soleil pendant des mois. Plus de soleil, plus d’agriculture possible. Le manque de nourriture a inévitablement entraîné une famine pour les populations qui en viennent à se battre pour le peu qui reste. L’absence de soleil a également déréglé le climat en faisant chuter la température et, comme si ce n’était pas assez, les populations se sont vu confrontées à une première pandémie de peste ! Comme le dit souvent mon père face à une situation difficile : « Il y en a toujours des pires que nous. »
Même si le défi est grand et que l’on est un peu las de la situation, quand on se compare, on se console !
Une fois les mesures sanitaires levées et la normalité rétablie, que ferons-nous de toute cette liberté retrouvée ? Défendre les droits humains ? S’impliquer au sein d’un mouvement environnemental pour la sauvegarde de notre maison commune ? S’impliquer bénévolement auprès des personnes seules ou au sein d’un groupe communautaire qui vient en aide aux personnes fragilisées ? Reconstruire un réseau de liens solides avec la communauté ? S’impliquer dans la défense d’une cause sociale ?
Mais au fond, tout cela peut bien attendre encore un peu !
Louise Blais, coordonnatrice des activités paroissiales
Pour voir la capsule de Laurent Turcot :
https://www.youtube.com/watch?v=nx4QFcbnNX0